Il y a de fortes chances que la récession dans la zone euro ne se limite pas à 2023, mais se poursuive jusqu’en 2024. C’est ce qui ressort de notre rapport détaillé sur les évolutions économiques les plus importantes pour les deux prochaines années.

« 2023 sera une année de récession tant aux États-Unis que dans la zone euro, personne n'en doute », déclare Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux.

« Cependant, le ralentissement dans la zone euro pourrait durer plus longtemps que ce que l’on pense généralement. Nous prévoyons une nette reprise aux États-Unis en 2024, alors qu’en Europe, l’économie pourrait continuer à se contracter si la pénurie de gaz devait se poursuivre en 2024. Même pour 2025, nos analystes ne prévoient qu'une croissance minimale pour un pays comme l'Allemagne. Le pays reste dépendant du gaz russe, et cela touche principalement le secteur industriel allemand. C'est également une mauvaise nouvelle pour la Belgique et les Pays-Bas, car l'Allemagne est notre principal partenaire commercial. »

Selon Johan Geeroms, à force de tours d’adresse, il a été possible de faire face à la pénurie de gaz pour cette année et les mois à venir. « Toutefois, les perspectives pour l'hiver prochain ne sont pas roses. Nous essayons de trouver du gaz partout, mais remplacer le gaz russe ne suffira pas. Cette incertitude sape la confiance économique. Les prix de l'énergie restent également élevés. Pour de nombreuses entreprises, c’est insupportable. La question est de savoir comment les décideurs politiques européens réagiront à cette situation. Le rationnement du gaz n’est pas inconcevable, mais cette mesure exercera une forte pression sur l'unité européenne. »
Les prix élevés de l'énergie restent par ailleurs le moteur d'une inflation toujours forte. Pour l'année prochaine, nous prévoyons une inflation de 6,1 % dans la zone euro. Pour les taux d'intérêt à court terme, nous attendons une hausse de +200 points de base (pb) au premier semestre 2023. Et puis encore +200 pb au second semestre. Il s'agit également de coûts nettement plus élevés pour les entreprises.
Pour les États-Unis, le tableau est différent. Certes, l'économie américaine s'attend également à une récession l'an prochain en raison du resserrement rapide du marché monétaire et de la forte inflation. Nous prévoyons que la croissance du PIB américain ralentisse de -0,3 % en 2023, avant d’enregistrer à nouveau une hausse modeste de +1,6 % en 2024.
La reprise de l'économie chinoise pourrait donner un coup de fouet à l'économie mondiale. Tout dépendra de la façon dont le pays restera sous l’emprise du COVID. Un assouplissement des mesures entraînera dans un premier temps une reprise de la demande intérieure. Cela devrait se concrétiser vers la mi-2023. L'assouplissement contribuera également à éliminer les problèmes dans les chaînes d'approvisionnement. D’après nous, cette pression continuera à diminuer au cours de l'année à venir.

Les secteurs les plus affectés par le ralentissement de la croissance, la hausse de l'inflation et les taux d'intérêt élevés sont ceux de la construction, le secteur de la métallurgie, des transports, des télécommunications, de la construction mécanique, des appareils électroménagers, de l'automobile et du textile. Pour Johan Geeroms : « La crise de l'énergie a un impact énorme sur les bénéfices des entreprises européennes. Les programmes de soutien gouvernementaux ne peuvent que partiellement compenser ce choc. Mais ce soutien peut empêcher un tsunami d'entreprises défaillantes. Pour 2023, nous prévoyons une augmentation de 25 % des faillites dans la zone euro. En Belgique, l’augmentation ne sera que de 12 %, mais notre pays a déjà essuyé un sérieux revers en 2022 avec une hausse du nombre de faillites de 41 %. C’est aux Pays-Bas que le nombre de faillites augmente le plus rapidement. Celui-ci atteindra en effet 58 % en 2023. Le ralentissement de l'économie frappe durement ce pays. Au niveau mondial, le taux de faillites augmentera de 19 %. »

Turbulences géopolitiques

Avec l'invasion russe, le risque de troubles géopolitiques est de retour. D’après nous, cela restera encore longtemps un facteur déterminant. « L’incertitude est partout. Pensons à l'attitude de la Russie, aux tensions entre la Chine et les États-Unis, à la crise énergétique au sein de l'UE qui menace de devenir politique. L'UE réagira-t-elle à l’unisson à tous ces enjeux ? Les élections de mai 2024 apparaîtront-elles sous un jour totalement différent en raison de ces tensions ? Qu'en sera-t-il de l'émergence de partis eurosceptiques ? La même incertitude, avec des implications importantes au niveau international, plane sur les élections américaines, qui se tiendront elles aussi en 2024. »

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