Les conditions économiques se sont détériorées tout au long de l’année 2019 et la situation risque de ne pas s’améliorer dans les mois à venir. Les incertitudes politiques dans bon nombre de régions du monde et le conflit commercial sino-américaine ont fait chuter durablement les niveaux de la demande et a poussé les stocks des entreprises à des niveaux anormalement élevés. C’est pourquoi nous prédisons une croissance du PIB dans la zone euro à 1% en 2020, contre 1,1% en 2019, évitant ainsi de justesse un scénario de récession.
L’économie ouverte belge est fortement liée aux évolutions dans nos principaux marchés d’exportation, à savoir l’Allemagne, les Pays-Bas, la France et le Royaume-Uni. L’économie allemande étant passée endéans quelques années du stade de moteur européen à celui de traînard, cela a des conséquences directes pour les entreprises belges. Sans parler des incertitudes liées au Brexit – à nouveau reporté et aux effets potentiellement très nuisibles.
Q3 : six grandes entreprises belges contraintes de dépôt de bilan
Toutes ces évolutions rendent les marchés extrêmement volatiles avec comme conséquence directe un nombre de faillites en hausse. Tout type d’entreprises, grosses comme petites, et tous les secteurs sont confrontés à ce risque, la récente faillite du géant de l’industrie touristique Thomas Cook en dit long. Rien qu’au troisième trimestre de 2019, en Belgique, à côté de Thomas Cook Belgium, cinq autres entreprises avec un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros ont dû mettre la clé sous le paillasson: Abattoir et Marche de Bastogne, IT Pro, Corelio Printing, Pluimveeslachterij Lammens et Carimat Matériaux.
Le nombre de faillites en Belgique est d’ailleurs en augmentation depuis début 2019 (8.828 faillites de janvier à octobre). De plus, la situation ne risque gère s’améliorer au cours de prochains mois : notre index global d’insolvabilité prévoit une augmentation de 8% du nombre de fermetures forcées au niveau mondial et de 3% au niveau européen entre 2019 et 2020.